Churnalisme

Salle de rédaction du Journal des Débats en 1889. Depuis cette époque, le nombre de journalistes d'un journal a grandement diminué, ce qui inciterait au churnalisme qui réutilise des contenus émanant d'autres sources que les journalistes de la maison.
Quelques grands médias (ici Salle de rédaction d'Al Jazeera) produisent une grande quantité d'informations qui seront plus ou moins rapidement réutilisées ou recyclées par d'autres.
Salle de rédaction de RIA Novosti (Moscou) où sont élaborés des contenus qui seront repris dans le monde entier
Réunion de la rédaction (briefing) au journal Le Temps, un journal qui a conservé des correspondants étrangers, qui restent des « faiseurs de sens » dans la marée d'informations, tout en développant de nouvelles méthodes de reportage[1]

Churnalisme est un terme péjoratif désignant une forme de journalisme réduisant ses coûts en piochant et recyclant des contenus du « tapis roulants » de dépêches électroniques, des communiqués de presse, de photos et vidéos d'agences spécialisées, d'informations de seconde main, d'articles pré-écrits par des services de presse ou des cabinets et officines de relations publiques, par des « nègres » ou encore des experts prête-plumes ou prête-noms payés ou utilisés par des groupes de pression)[2].

Indépendamment du phénomène de marronnier, il est reproché au « churnaliste » d'utiliser ces contenus prémâchés sans recul ni analyse, plutôt qu'utiliser des informations originales collectées, vérifiées et mises en forme par des journalistes internes au média). Le journaliste dans ce cas prépare le contenu à publier (sous son propre nom, sous pseudonyme ou sans signature) après y avoir fait quelques petits changements[3]. Parfois, il choisit des informations fausses ou très probablement fausses pour flatter un public avide de scandales, contribuant à ce que Rowe dénommait en 2009 « la tabloïdisation de l'actualité »[4]. Ce matériel une fois publié prendra le statut d'information, et pourra parfois être à son tour plusieurs fois recyclé par d'autres médias et relais d'information. Souvent les sources originales ne sont pas citées et/ou elles ne sont pas libres de droit, et les textes parfois de simple copier-coller, à partir de documents non couverts par une licence autorisant un réusage ou un usage commercial, réutilisés sans autorisation des auteurs ou de leurs ayants droit. Dans ces cas, le churnalisme est en outre illégal, et assimilable à du plagiat.

Le déclin du journalisme original a été associé à une augmentation correspondante de textes ayant pour origine des organismes de lobbying et des officine de relations publiques. Le churnalisme serait au moins en partie dû au besoin de contrer les pertes de revenus induites dans les médias par l'essor de la presse gratuite, source d'un déclin des revenus de la publicité, ensuite aggravé par l'abondance de sites d'informations en ligne) avec une chute particulièrement forte fin 2015[5], au point que de nombreuses informations trouvées dans la presse n'étaient alors plus originales[5].

  1. (en) Cristina Archetti, « Which future for foreign correspondance ?: London foreign correspondents in the age of global media », Journalism Studies, vol. 13, nos 5-6,‎ , p. 847–856 (ISSN 1461-670X et 1469-9699, DOI 10.1080/1461670X.2012.664352, lire en ligne, consulté le )
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  4. The Routledge Companion to News and Journalism, Routledge, (ISBN 978-0-203-86946-8, lire en ligne), p. 394–405
  5. a et b Roy Greenslade, « Suddenly, national newspapers are heading for that print cliff fall », The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le )

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